Le surmenage est un état d’épuisement, parfois associé à d’autres troubles, qui survient à cause d’un excès d’activité physique ou intellectuelle. C’est une situation à laquelle on peut faire face dans sa vie personnelle, mais également au travail.
Cette définition tend à rapprocher la notion de surmenage de celle de stress au travail ou de burn-out. Pourtant, il s’agit bien de 3 choses différentes : le stress est une réaction ponctuelle face à une pression ou une situation exigeante, tandis que le burn-out représente un peu le stade ultime du surmenage, car il s’agit d’un véritable épuisement professionnel, notamment marqué par une perte totale d’énergie, de motivation et d’intérêt pour le travail.
Pour mieux prévenir et gérer le surmenage en entreprise, nous allons explorer ses signes avant-coureurs, ses causes et conséquences, et surtout fournir des conseils et idées de bonnes pratiques à destination des Ressources Humaines, des managers et des collaborateurs.
Identifier les premiers signaux du surmenage
Le surmenage s’installe parfois insidieusement, sans que la personne concernée ni son entourage ne s’en rende compte. Pourtant, on connaît les principaux signes avant-coureurs sur le plan physique, émotionnel et cognitif : voici ce à quoi il faut prêter attention pour déceler le surmenage au plus tôt.
Des comportements qui doivent alerter
Sur le plan physique, le surmenage peut se traduire de différentes façons en fonction du stade d’épuisement et de l’individu. Il est ainsi courant de ressentir des douleurs musculaires, des maux de tête, des vertiges, d’avoir de l’hypertension, de souffrir de troubles digestifs, de problèmes dermatologiques, etc.
La fatigue et les troubles du sommeil sont un autre signe très courant du surmenage, car l’organisme n’arrive plus à récupérer correctement. Les nuits deviennent agitées, le sommeil moins réparateur, et la personne se réveille déjà épuisée.
Il faut par ailleurs être attentif à plusieurs signaux émotionnels, comme l’irritabilité, l’anxiété, la démotivation au travail, etc. Sans oublier les répercussions cognitives qui peuvent alerter, telles que des difficultés à se concentrer et une altération de la mémoire.
Des signaux parfois invisibles pour l’entourage
Si certains symptômes sont assez faciles à déceler, d’autres sont plus discrets, mais tout aussi révélateurs. En cas de surmenage, l’individu a notamment tendance à réduire peu à peu ses interactions sociales avec les collègues, mais aussi la famille ou les amis. On assiste alors à un isolement progressif, qui ne fait qu’accentuer le mal-être en privant l’individu en surmenage du soutien dont il pourrait avoir besoin.
Certains changements d’attitude, même subtiles, peuvent aussi indiquer un surmenage au travail : irritabilité accrue, agitation inhabituelle, baisse de motivation, impatience, etc.
Il n’est pas rare non plus que les collaborateurs qui souffrent de surmenage s’auto-culpabilisent : ils ne se sentent plus aussi capables et utiles qu’avant, et ne comprennent pas toujours ce qui cause leur mal-être, mais n’arrivent pas à passer outre. Peu à peu, ils s’enferment dans un cercle de culpabilité et d’impuissance, qui aggrave encore leur épuisement mental et leur sentiment d’échec professionnel.
Quelles sont les causes fréquentes du surmenage en entreprise ?
Les causes du surmenage au travail sont multiples, et sont parfois similaires aux causes du burn-out :
- Charge de travail excessive, avec des objectifs trop ambitieux, des moyens inadaptés, des délais serrés, un trop grand nombre de tâches à gérer, etc., qui conduit à la surcharge cognitive.
- Manque de reconnaissance, car lorsque les efforts et les réussites ne sont pas valorisés, la motivation s’érode, le sentiment d’inutilité grandit et la fatigue s’installe.
- Climat de travail tendu, avec des conflits, une pression hiérarchique ou une mauvaise ambiance d’équipe, qui peuvent générer du stress et impacter émotionnellement les collaborateurs.
- Déséquilibre entre vie professionnelle et personnelle, à cause des difficultés à se déconnecter du travail, des appels et mails reçus en dehors des heures de travail, etc., qui empêche le corps et le cerveau de se reposer.
- Manque d’autonomie ou de clarté dans les missions, car ne pas savoir précisément ce qu’on attend de soi ou ne pas pouvoir organiser son travail librement est propice au doute et au stress.
- Perfectionnisme et surinvestissement au travail, lorsque le salarié se met lui-même une pression trop forte et cherche à tout réussir sans relâche, jusqu’à l’épuisement.
Quand la surcharge devient systémique
Si le surmenage est parfois passager et dépend de la résilience de chacun, il y a bel et bien des contextes qui génèrent un surmenage chronique et généralisé dans l’entreprise. C’est le cas lorsque gérer les urgences devient la norme, lorsque les objectifs sont flous et changent cesse ou encore lorsque le turnover est élevé, car les salariés vivent dans une tension constante et doivent s’adapter en permanence sans jamais trouver un rythme stable.
Ce manque de repères et de visibilité épuise l’énergie mentale, réduit la motivation et entraîne une perte de sens.
Quels impacts concrets sur la santé et la performance ?
Le surmenage au travail a indéniablement des conséquences sur la santé mentale des collaborateurs touchés. Les signaux d’alerte évoqués plus tôt l’ont déjà montré : le surmenage peut être synonyme de stress, d’anxiété, de perte de confiance en soi, de tristesse, de sentiment d’échec, etc. In fine, la santé mentale au travail est affectée dans sa globalité, et dans les cas les plus graves, ce déséquilibre psychique peut mener à un épuisement professionnel complet et à la dépression, qui nécessiteront un arrêt prolongé et une prise en charge psychologique.
L’impact sur les relations interpersonnelles est également néfaste pour l’individu et pour l’équipe. L’isolement social ne fait qu’accroître le sentiment de solitude et empêche de sortir du cercle vicieux du surmenage. Par ailleurs, il affecte la cohésion de groupe, ce qui peut nuire à la collaboration et à la bonne ambiance, pourtant essentielles pour les performances de l’entreprise.
Les performances de l’individu sont d’ailleurs aussi directement impactées par le surmenage qu’il subit : la fatigue décisionnelle l’empêche de se concentrer et de faire des choix, la fatigue physique oblige à réduire la cadence et affecte la productivité, la démotivation est propice au présentéisme, etc.
Managers et RH : quels leviers pour prévenir le surmenage ?
Le surmenage au travail est loin d’être une fatalité : les managers et les Ressources Humaines ont les moyens d’agir en offrant un environnement plus équilibré et bienveillant à leurs collaborateurs.
Plusieurs bonnes pratiques peuvent concrètement changer la donne :
- Adopter une culture du feedback et une communication ouverte, pour inciter les collaborateurs à s’exprimer dès les premiers signes avant-coureurs.
- Respecter le droit à la déconnexion (laisser PC et téléphone professionnel au bureau pendant le week-end, pas de mail en dehors des horaires établis au contrat, etc.), afin d’assurer un meilleur équilibre entre travail et vie personnelle.
- Favoriser l’autonomie, en laissant plus de flexibilité dans l’organisation du travail de chacun, en étant plus dans l’accompagnement que l’assistance.
- Prioriser les tâches, afin que les collaborateurs ne s’éparpillent pas, qu’ils ne soient pas surchargés et qu’ils aient des objectifs plus clairs.
Instaurer une culture du « assez » plutôt que du « toujours plus »
Au-delà des mesures concrètes qui viennent d’être évoquées, ce sont aussi la culture d’entreprise et le mode de management qui doivent être profondément repensés pour lutter contre le surmenage.
Cela passe par une révision des normes de performances et des objectifs donnés aux collaborateurs comme aux managers. Il s’agit de sortir d’une logique purement quantitative (centrée sur les résultats, les chiffres et la vitesse d’exécution) pour valoriser davantage la qualité du travail, la créativité, la coopération et la capacité à durer dans le temps.
Concrètement, cela suppose d’encourager des objectifs réalistes et mesurables, adaptés aux ressources disponibles, mais aussi de reconnaître les efforts fournis, même lorsqu’ils ne se traduisent pas immédiatement par des gains chiffrés. Les managers ont ici un rôle clé : ils doivent apprendre à valoriser la progression, la résolution de problèmes, ou encore la préservation de l’équilibre vie pro/vie perso.
L’idée est de replacer l’humain au cœur de la performance, car un collaborateur reposé, écouté et reconnu sera toujours plus engagé, efficace et fidèle qu’un salarié épuisé par la pression du rendement.
S’inscrire dans cette logique plus humaine vous aidera à mieux affronter toutes les situations qui peuvent fragiliser le bien-être de vos collaborateurs : hypercroissance, restructuration, déménagement des locaux, baisse de l’activité, etc.
Et pour les collaborateurs : comment réagir sans culpabiliser ?
Les collaborateurs eux-mêmes doivent déterminer leurs limites et savoir les exprimer clairement.
Il faut apprendre à dire non avant que les limites soient franchies et écouter les signaux du corps et de l’esprit. Il est également primordial de déconnecter réellement (couper les notifications professionnelles, faire de vraies pauses, prendre ses congés sans culpabiliser, etc.), en gardant à l’esprit que la déconnexion est un droit, et non un signe de faible engagement. Le travail ne doit pas venir supplanter les activités personnelles, qui sont indispensables pour l’équilibre émotionnel et le bien-être général.
Oser alerter (sans se sentir faible)
Permettre aux collaborateurs d’alerter sur une situation difficile ne peut se faire que dans un contexte de bienveillance et d’écoute, où ils sauront qu’exposer leurs limites ne remettra pas en cause leur évolution professionnelle ou l’engagement perçu par la hiérarchie.
Le manager et les RH doivent encourager les salariés à verbaliser leurs difficultés, sans qu’ils craignent d’être jugés. Pour ce faire, pensez à organiser des entretiens réguliers où le manager est dans une véritable posture d’écoute active et de soutien. Du côté RH, n’hésitez pas à mettre en place des campagnes d’information et de prévention, pour lever les tabous et démontrer l’engagement de l’entreprise en faveur de la santé mentale des équipes.
Comment teale aide à prévenir le surmenage ?
Vous souhaitez mener une politique de long terme efficace afin de prévenir le surmenage au travail ? La solution bien-être au travail développée par teale est là pour vous fournir un large panel d’outils et un accompagnement personnalisé, pour prévenir, réagir et ajuster :
- programmes de prévention autour des thématiques de la santé mentale au travail, via des ateliers, des campagnes de communication continue, des formations, etc. ;
- accompagnement psychologique des collaborateurs, via l’application mobile qui offre des ressources personnalisées pour évaluer sa santé mentale, gérer le stress, développer son assertivité, etc., et via des entretiens avec des psychologues pour travailler plus en profondeur ;
- suivi RH pour mesurer l’évolution de la santé mentale des collaborateurs et collecter des données clés pour comprendre les causes et impacts d’un éventuel surmenage dans l’organisation ;
- outils de pilotage pour accompagner les Ressources Humaines dans la mise en place de leurs mesures de prévention et d’action, et pour adapter les mesures aux besoins évolutifs des salariés.
Teale offre ainsi un accompagnement à la fois quotidien et sur le long terme, pour anticiper les situations à risque et ainsi préserver le bien-être mental et les performances de l’entreprise.