Selon le Baromètre de l’Absentéisme et de l’Engagement 2024 mené par Ayming et AG2R La Mondiale, le secteur de la santé en France est particulièrement touché par l’absentéisme, avec un taux d’absentéisme moyen annuel de 6,62 % (par rapport à une moyenne tous secteurs de 6,11 %), principalement causé par des absences de longue durée (61 % des absences).
Pourquoi des chiffres si élevés ? Quelles sont les conséquences pour les salariés, les organisations et les patients ? Mais surtout, comment déceler les raisons de cet absentéisme et y remédier ?
Les causes de l’absentéisme dans le secteur de la santé
L’absentéisme dans les secteurs de la santé et de l’industrie pharmaceutique trouve ses racines dans une combinaison de causes structurelles, organisationnelles et humaines. Dans le privé comme le public, les professionnels sont soumis à des difficultés propres à leur métier, qui peuvent engendrer un état d’épuisement, de mal-être, etc., et donc d’absentéisme.
Les conditions de travail difficiles
Dans la fonction publique hospitalière, les professionnels sont confrontés à des horaires décalés, au travail de nuit, aux gardes prolongées et à une pression constante, notamment en raison du manque de personnel. Cette surcharge et ce stress engendrent une fatigue chronique.
Dans l’industrie pharmaceutique, les cadences de production, la répétitivité des tâches ou encore la rigueur des normes de sécurité peuvent générer un état de mal-être durable.
Les médecins et les infirmiers, notamment en zones rurales, doivent souvent multiplier les consultations, parcourir de longues distances entre les patients ou les établissements, et faire face à un sentiment d’isolement professionnel, accentué par les déserts médicaux.
Le manque de reconnaissance et de soutien
Malgré leur fonction centrale, les professionnels de la santé se sentent souvent peu valorisés. Les démonstrations de reconnaissance du public durant la crise sanitaire du Covid se sont essoufflées.
Rares remerciements, augmentations salariales limitées, dispositifs d’écoute insuffisants : tout cela nuit à l’engagement des salariés, alimente le découragement et peut entraîner une hausse du taux d’absentéisme.
Le stress et l’épuisement professionnel
Soumis à une pression permanente liée à la responsabilité, à l’urgence ou encore à la gestion d’émotions fortes, en plus des raisons évoquées ci-dessus, les soignants développent fréquemment un stress chronique. Celui-ci, s’il n’est pas pris en charge, conduit à des troubles anxieux, des troubles du sommeil, des douleurs physiques, etc. Dans certains cas, cette accumulation peut même conduire au burn-out, et donc inévitablement à l’arrêt maladie, souvent de longue durée.
Les impacts de l'absentéisme sur les établissements de santé et pharmaceutiques
Le coût de l’absentéisme est parfois négligé. Pourtant, au même titre que le turnover (taux de rotation du personnel), il peut peser lourd sur les établissements et sur l’humain, salariés comme patients.
Conséquences financières pour les organisations
Les absences répétées ou prolongées entraînent des coûts directs liés au maintien de salaire, au recrutement de remplaçants ou à la sous-traitance. À cela s’ajoutent des coûts indirects, plus difficiles à quantifier : baisse de productivité, désorganisation des équipes, retards dans les projets ou les soins.
Pour les établissements de santé comme pour les laboratoires pharmaceutiques, l’absentéisme devient ainsi un facteur économique majeur à maîtriser.
Dégradation de la qualité de production, des services et du soin aux patients
Moins de personnel disponible, c’est souvent moins de temps pour chaque tâche ou chaque patient. Dans les hôpitaux, cela peut signifier un allongement des délais de prise en charge, une moindre vigilance, voire des accidents et des erreurs.
Dans l’industrie pharmaceutique, la qualité de production peut être impactée par des chaînes de travail désorganisées ou une baisse du contrôle qualité.
Un taux d’absentéisme important affaiblit donc la performance globale et l’image de marque de l’entreprise ou de l’établissement.
Perturbation de l’équipe et du fonctionnement interne
En cas d’absence d’un collègue, que ce soit pour une courte ou une longue durée, les autres doivent souvent compenser, au détriment de leur propre charge de travail et de leur bien-être. Cela génère une pression supplémentaire, source de tensions internes, de conflits ou de découragement. Cette désorganisation chronique fragilise la cohésion d’équipe, renforce le stress ambiant et peut même, à terme, provoquer de nouvelles absences.
Comment réduire le taux d’absentéisme dans le secteur de la santé ?
Face aux difficultés engendrées par les absences et arrêts maladie, le milieu de la santé doit agir. Grâce à une approche proactive contre l’absentéisme, il sera possible d’améliorer la santé mentale au travail, d’augmenter la productivité et de renforcer l’image de marque auprès des clients et et des potentiels futurs collaborateurs. Voici donc plusieurs pistes pour favoriser un environnement de travail plus agréable et respectueux, afin de prévenir les causes d’absences non programmées.
Améliorer les conditions de travail
Réduire l’absentéisme passe d’abord par une meilleure organisation : adapter les plannings, limiter les horaires décalés pour favoriser l’équilibre vie privée et vie professionnelle, alléger les charges administratives, répartir les tâches plus équitablement pour limiter la surcharge de travail. Il est aussi essentiel de veiller à un environnement de travail sain, bien équipé, et respectueux des normes d’ergonomie.
Ces efforts contribuent à limiter la fatigue physique, la charge mentale et à créer un cadre plus propice à l’épanouissement professionnel.
Mettre en place des programmes de bien-être au travail
Encourager l’activité physique, proposer des ateliers de gestion du stress, instaurer des moments de pause ou des espaces de détente… Ces initiatives, lorsqu’elles sont intégrées à la culture d’établissement, renforcent la santé globale des salariés. Elles permettent aussi de créer du lien entre collègues et de valoriser la prévention, plutôt que l’attente de l’arrêt maladie.
Offrir un soutien psychologique aux collaborateurs
Le suivi psychologique ne doit pas être réservé aux situations de crise. En proposant un accompagnement régulier, individuel ou collectif, les établissements de santé peuvent mieux détecter les signaux faibles de mal-être. Écoute active, accès à un psychologue, cellules de soutien : ces dispositifs rassurent les équipes, limitent l’épuisement et favorisent une culture de bienveillance et de prévention face aux risques psychosociaux.
teale : une solution digitale pour la santé mentale des collaborateurs
Pour accompagner les établissements de santé dans leur gestion de l’absentéisme et de la santé mentale, teale a développé une solution de bien-être au travail qui s’adresse aussi bien aux soignants qu’aux salariés du secteur pharma, aux managers, aux RH, etc.
Grâce à nos experts et à l’utilisation de notre application multifonctionnelle, vous pouvez bénéficier d’un accompagnement complet et expert de votre secteur pour des actions préventives et curatives. Formations, accès à des ressources pédagogiques, soutien personnalisé, séances avec des psychologues, collecte et analyse de données clés pour identifier les signaux d’une dégradation de la santé mentale : au niveau individuel comme au niveau collectif et organisationnel, la solution teale vous aide à prévenir les maladies professionnelles, les arrêts maladie et les absences non programmés qui peuvent vous coûter cher.