Santé mentale : 2022, quel bilan ? Voici les grandes tendances
On vous partage les grandes tendances en Santé Mentale pour vous permettre d’accompagner au mieux vos employés en 2023.
L’épuisement, c’est cette discrète inquiétude qui surgit subtilement dans notre esprit lorsqu’on sait qu’on a trop tiré sur la corde.
Malgré notre motivation légendaire, la fatigue associée à l’anxiété apparaît au fil des jours.
De nombreuses tâches à gérer simultanément, une oppressante surcharge de travail, des tâches simples qui nous paraissent finalement insurmontables…
On culpabilise, on se questionne, sans remarquer que les symptômes, eux, s’accumulent.
Dans cet article, Clémence Ruelle, psychologue du travail, décrypte pour nous le burn-out, ses impacts au quotidien et surtout les façons de parvenir à le prévenir.
Rappelons-le : cet article ne remplace pas une prise en charge médicale en cas de besoin. Si vous vous sentez épuisé, n'hésitez pas à solliciter un professionnel si besoin, qu’il s’agisse de votre médecin traitant, du médecin du travail, d’un psychologue ou d’un psychiatre.
Selon Christina Maslach, chercheuse américaine en psychologie et référence dans le domaine de l’épuisement, le burn-out est un ensemble de symptômes à la fois physiques, physiologiques, psychologiques, et comportementaux.
À l’origine de ces manifestations : l'accumulation de stress professionnel.
Le syndrome d'épuisement professionnel (ou burn-out) est un processus tridimensionnel qui se manifeste la plupart du temps par :
La difficulté à prévenir et à gérer le burn-out tient en partie à la pluralité de facteurs qui peuvent l’engendrer. Les causes sont majoritairement liées au stress dans l’activité professionnelle et l’environnement de travail (quantité de travail trop importante, conflits dans l’équipe, pression des managers, etc.), mais dépendent aussi de l’individu. Chaque personne a ses propres capacités cognitives, physiques et émotionnelles, qui délimitent le moment à partir duquel on passe d’une charge mentale acceptable à un surmenage et un épuisement professionnel.
Toujours est-il que, qui que soit l’individu concerné, les symptômes du burn-out restent les mêmes, et doivent toujours être pris au sérieux. Attaquons-nous désormais aux manifestations les plus courantes, et surtout à leur prévention.
Énergétiquement, nous connaissons tous des hauts et des bas selon les saisons et les périodes. On peut tous se sentir un jour ou l'autre un peu irritable et fatigué.
3 critères peuvent cependant attirer notre attention quant à un risque d’épuisement :
Vous ne remarquerez peut-être pas vous-même et spontanément la multiplicité, l’intensité et la fréquence des symptômes. Et quand bien même vous verriez clairement ces symptômes, vous les associeriez peut-être plutôt à une fatigue passagère, à un problème dans votre vie personnelle ou bien à une maladie chronique, plus qu’à un burn-out.
Voilà pourquoi il est essentiel de prendre le temps de s’interroger, en essayant d’avoir un rapport objectif avec soi-même, et d’accueillir les remarques de son entourage (famille, équipe de travail, médecin traitant, etc.).
Ces premières questions permettent d’envisager une prévention du burn-out, qui s’appuiera sur les sphères principales qu’il impacte : physique, intellectuelle et émotionnelle.
Concentrons-nous désormais sur votre vitalité : comment pouvez-vous prendre soin de votre corps et de vos ressources physiques ?
Les symptômes physiques sont souvent liés au stress. Lorsqu’on est très sollicité par le travail, les manifestations physiques seront les premiers signes d’épuisement à apparaître (mais aussi les plus discrets).
Restons à l’écoute de nous-même : notre corps nous parle.
En cas d’épuisement, on peut développer des maux de dos, de tête, de ventre, des troubles du sommeil avec des nuits qui ne seront pas réparatrices.
Occulter ces signes ou refuser de les soigner, c’est malheureusement prendre le risque d’une aggravation dont la convalescence sera plus délicate.
Pour prendre soin de soi et prévenir l’épuisement, 3 champs relatifs à l’hygiène de vie seront essentiels à prendre à compte :
Bien que le burn-out soit directement lié à la situation professionnelle, on peut donc le prévenir en agissant sur des facteurs propres à la vie et la santé personnelles. Mais prendre soin de son corps ne sera pas toujours suffisant pour se protéger : il faut aussi se préoccuper de son cerveau.
La fatigue corporelle s'associe souvent à des questionnements sur notre charge mentale : “Quand je suis très fatigué, quelles sont les répercussions sur mon efficacité, ma performance, ma motivation, mes capacités de raisonnement ?” interroge Clémence Ruelle.
Une fatigue mentale apparaît, ce qu'on appelle aujourd’hui la « surcharge mentale » ou le « surmenage ».
Il s’agit d’une trop grande quantité d'informations dans notre cerveau.
Nous ne pouvons pas enregistrer un nombre infini d'informations. Lorsqu’on sature, nos capacités de raisonnement s'en ressentent.
Pour agir sur la charge mentale, on va donc s'attarder sur les préoccupations.
Qu’est-ce qu’une préoccupation ? Il s’agit d’une fenêtre qui est ouverte dans votre cerveau (comme pour un ordinateur qui aurait trop de fenêtres ouvertes en même temps) et qui nous ajoutera une charge mentale supplémentaire.
L’essentiel sera donc de décomposer les différents types de préoccupations : on va essayer de les trier, de les catégoriser, selon leurs simplicités, ou leurs complexités.
“L’idée, c’est de passer par des petites étapes. Vous pouvez dans un premier temps vous attarder sur les préoccupations qui sont simples et qui sont contrôlables. Concernant les préoccupations incontrôlables, on tentera plutôt d’utiliser des outils de prise de recul et de gestion de l’émotion Le but de cette démarche, c’est de demeurer dans l’action uniquement sur les préoccupations contrôlables : je peux le faire, alors quand vais-je le planifier ?” — Clémence Ruelle
Ce surmenage, pesant, génère à terme de l’anxiété qui impactera négativement nos émotions, pouvant mener jusqu’à la dépression. L’évaluation et la prise en charge de notre état émotionnel est donc un pan tout aussi important pour prévenir le risque de burn-out.
Les signaux psychologiques du burn-out correspondent à vos émotions et vos pensées. C’est parfois très intrinsèque, au cœur de votre esprit et de votre ressenti, subtil, et donc difficilement visible par rapport à votre comportement.
Certaines questions peuvent cependant aider à y voir plus clair : avez-vous tendance à vous dévaloriser ces derniers temps ? Ressentez-vous une baisse de confiance en vous ? Avez-vous tendance à être plus négatif sur le monde et sur les choses que d'habitude ? Ressentez-vous une perte d’intérêt pour des choses que vous aimiez auparavant ?
Lors d’un épuisement, la difficulté propre aux émotions réside dans la proportion d’émotions négatives : elles vont être de plus en plus prépondérantes et occultent donc les émotions positives.
Conséquence : un état de mal-être et une somatisation qui seront finalement néfastes pour notre santé.
Il peut donc être essentiel de reprendre le contrôle de nos émotions, surtout lorsqu’on est fatigué et qu’on a tendance à fonctionner presque par automatisme. On ne prendra plus le temps de réfléchir à nos pensées et à nos émotions, d’où la survenue de complications sur le long terme.
Notre Tips teale : La gestion des émotions peut être primordiale pour prévenir notre épuisement et se protéger des environnements stressants. Découvrez dans la solution de Santé mentale teale un exercice pour transformer ces pensées négatives en pensées positives.
Le syndrome d’épuisement professionnel, c’est finalement une rupture qui s’opère entre ce qu’on est, et ce qu’on fait.
Au quotidien, la quête de la performance peut nous éloigner d’une quête plus subtile, mais pourtant indispensable pour construire nos réussites personnelles et authentiques : aller à la rencontre de nous-même, à travers nos vulnérabilités et dans notre unicité.
Si cet article a été révélateur d’une situation d'épuisement pour vous, confiez-vous à vos proches, ou prenez le temps de consulter votre médecin du travail. N’hésitez pas à en faire part également à votre hiérarchie, que ce soit via un entretien individuel ou de manière anonyme par le biais des enquêtes menées par les ressources humaines, comme le baromètre QVT.
Prenez soin de votre santé mentale. Sans culpabilité. Gardez à l’esprit qu’il vaut mieux prévenir que guérir : prenez-vous en main dès les premiers signes de surmenage au travail, pour éviter de glisser vers la dépression et l’arrêt maladie. Mais sachez aussi qu’il n’est jamais trop tard pour soigner le burn-out : un traitement est toujours envisageable, pour permettre au patient de retrouver peu à peu une stabilité émotionnelle et de sortir de la dépression liée au travail.
À retenir 💡
Vous êtes RH ? Découvrez notre guide pour préserver l’épuisement de vos collaborateurs ici. De la détection des signaux faibles à la mise en place de mesures préventives et à l’analyse de leur efficacité, il existe tout un panel d’outils pour garantir le bien-être des salariés. Car, même si à sa propre échelle, un individu peut agir pour prévenir le burn-out, cela est aussi et surtout du ressort de l’entreprise.