Comprendre et prévenir le présentéisme en entreprise
Sujet plus complexe que l'absentéisme, il est essentiel de bien le comprendre.
Avez-vous déjà été face à une telle quantité d’informations que vous n’arriviez plus à y faire face ? C’est une situation que beaucoup d’individus rencontrent dans leur vie personnelle, mais aussi et surtout dans les entreprises.
Et cette surcharge d’informations n’est pas anodine, elle peut même avoir de sérieuses répercussions sur la productivité des organisations, le bien-être mental et la santé physique des collaborateurs, etc. Décortiquons donc ce phénomène pour mieux le comprendre et mettre en place les mesures de prévention nécessaires.
L’infobésité est un néologisme qui parle de lui-même : il est composé des termes « information » et « obésité ». L’infobésité désigne donc la surcharge d’informations auquel un individu fait face, et la difficulté à consulter, traiter, trier et assimiler ce volume excessif d’informations.
Dans le monde professionnel, cela se traduit par exemple par un flux incessant d’e-mails qui finissent par s’accumuler, l’accès à des ressources internes tellement nombreuses qu’on finit par ne plus en consulter aucune, des notifications constantes qui détournent l’attention des tâches prioritaires, etc.
L’utilisation constante des outils numériques et des nouvelles technologies en entreprise est une cause majeure de l’infobésité, car on peut accéder partout et tout le temps à une quantité presque infinie de données, messages et autres informations. Voyons plus précisément en quoi cela conduit à une surcharge informationnelle.
Le multitasking correspond au fait que les salariés jonglent entre plusieurs tâches simultanément, comme répondre à des emails tout en participant à une réunion ou analyser un document tout en discutant sur une messagerie instantanée. Cette dispersion de l’attention rend difficile le traitement efficace des informations et augmente la fatigue cognitive.
Les plateformes comme Slack, Teams ou encore les emails et les réseaux sociaux génèrent des flux incessants de messages. Les notifications et les attentes de réponses rapides perturbent la concentration et donnent une sensation de saturation mentale.
L’accès facilité à des bases de données, rapports et outils d’analyse peut submerger les équipes. Le défi n’est plus seulement de collecter des informations, mais de savoir les filtrer et identifier les plus pertinentes, ce qui complique la prise de décision.
Plusieurs signes distinctifs permettent de déterminer lorsque l’on se trouve dans une situation d’infobésité, avec d’abord des symptômes cognitifs et psychologiques :
À cela s’ajoutent des symptômes physiques, directement liés à la consultation constante d’informations en nombre, mais aussi résultants des symptômes psychologiques :
L’infobésité n’est pas qu’un état passager créant une situation de stress à un instant T : elle peut aussi avoir des conséquences à court, moyen et long terme sur le bien-être mental.
L’accumulation d’informations à traiter, combinée à la pression de répondre rapidement ou de prendre des décisions, peut provoquer un stress constant. Cela nuit évidemment à la santé mentale, non seulement au travail, mais aussi dans la sphère personnelle, surtout si vie privée et vie professionnelle ne sont pas suffisamment cloisonnées.
Le stress fait d’ailleurs partie des risques psychosociaux, pour lesquels l’employeur doit mettre en place des actions de prévention afin d’éviter les conséquences néfastes pour la santé des salariés.
Face à une grande quantité de contenus à traiter, le cerveau n’arrive pas à tout assimiler. Il en résulte un épuisement des ressources mentales, qui peut avoir les mêmes effets que la surcharge de travail en partie responsable du Burn Out.
L’infobésité est donc sans aucun doute un facteur de dégradation de la santé mentale au travail, jusqu’à en arriver potentiellement au syndrome d’épuisement mental et à la dépression.
Face aux difficultés de concentration et de priorisation résultant de la surcharge informationnelle, les collaborateurs peuvent se sentir démunis et inefficaces. Le travail n’offre alors plus rien de satisfaisant, car les salariés perdent en estime d’eux-mêmes, voient leur motivation au travail se dégrader et l’engagement collaborateur est également mis à mal.
Outre les conséquences sur le bien-être des collaborateurs, cela a des conséquences sur les résultats de l’entreprise, car on risque de faire face à une baisse de la productivité, une augmentation de l’absentéisme, des retards plus fréquents, etc.
L’infobésité n’est pas une fatalité : voici quelques clés à destination des collaborateurs et des organisations pour prévenir ce phénomène.
Pour éviter la surcharge, quelques stratégies personnelles se révèlent efficaces :
Du côté du management et du service RH, il y a aussi des solutions pour procurer un environnement de travail plus sain, qui limite l’infobésité et qui aide les collaborateurs à mieux gérer les situations de surcharge. Cela passe entre autres par :
Au-delà des actions qui touchent précisément à l’abondance d’informations, un plan global pour améliorer la santé mentale au travail permettra de réduire les conséquences négatives de l’infobésité.
Dans le cadre de votre démarche QVCT, vous pouvez par exemple proposer des ateliers de gestion du stress, encourager les pauses régulières, valoriser l’équilibre en vie professionnelle et personnelle, etc. Intégrer une solution de bien-être au travail telle que teale dans votre politique de santé mentale peut être un levier pour accompagner vos équipes au quotidien, leur donner des outils concrets pour mieux faire face à la surcharge mentale, et ancrer durablement une culture de travail plus sereine et humaine.