L’impact de l’IA sur la santé mentale
Découvrez comment l'IA influence la santé mentale au travail, ses avantages, risques et comment teale accompagne les entreprises dans cette transition.
June 13, 2025
L’Intelligence Artificielle (IA) est aujourd’hui au cœur de nombreux débats, y compris lorsqu’il s’agit de son utilisation dans le cadre professionnel. Est-ce une solution efficace pour gagner en productivité ? Risque-t-elle de remplacer les relations humaines et d’impacter les relations sociales entre les individus ? Permet-elle de délester les salariés, ou crée-t-elle au contraire de la surcharge cognitive, du stress et de l’insécurité ? Autant de questions qui méritent d’être approfondies, en s’intéressant de plus près aux opportunités que représente l’IA et aux défis à surmonter lorsqu’il s’agit de santé mentale au travail.
Avez-vous déjà imaginé que l’IA pourrait être un outil pour améliorer le bien-être des salariés ? Elle offre en effet des opportunités précieuses pour réduire la charge mentale et détecter les situations à risque. Voyons, par exemple, comment tirer parti de l’Intelligence Artificielle pour mieux prévenir et gérer les risques psychosociaux en entreprise.
Certains chercheurs jugeraient possible de détecter les signes précoces de burn-out et de dégradation de la santé mentale au travail grâce à l’Intelligence Artificielle. En analysant des données variées issues des comportements numériques des collaborateurs, des algorithmes de machine learning peuvent repérer des tendances inhabituelles dans l'utilisation des outils numériques : augmentation du temps de connexion, envoi d’e-mails tardifs ou baisse soudaine de productivité. Cette collecte de données rapide et à grande échelle peut être d’une grande aide pour les managers et RH, en leur fournissant des indicateurs objectifs sur l’état de fatigue ou de surcharge mentale d’un salarié. Ces signaux permettent d’engager rapidement un dialogue, avant que la situation n’évolue vers un burn-out avéré.
L’IA peut aussi analyser les réponses aux enquêtes internes et les interactions sur des plateformes collaboratives, identifiant des signaux faibles comme une diminution de l'engagement, une perte de motivation, un accroissement du stress au travail, etc.
Une étude publiée en 2022, menée par la professeure Mascha Kurpicz-Briki et son équipe, a d’ailleurs permis de mettre au point une méthode efficace de détection du burn-out par l’IA. Après avoir regroupé des données pertinentes et avoir entraîné plusieurs modèles d’IA, la méthode a permis d’identifier avec justesse 93 % des cas de burn-out, en se basant sur des textes libres et des réponses à des questions ouvertes.
N’oublions pas que l’IA reste un outil, qui ne doit en rien remplacer l’intervention humaine. L’IA repère des tendances et alerte sur des situations préoccupantes, et peut servir de base à des actions de prévention ciblées : ajustement des charges de travail, interventions des RH ou propositions de soutien psychologique par exemple.
Toutefois, elle reste incapable d’interpréter pleinement les émotions, les contextes personnels ou les dynamiques d’équipe, qui font aussi partie des causes du burn-out. Une dégradation de la santé mentale ne se résume pas à une baisse de productivité ou à un changement dans les habitudes numériques ; elle nécessite une analyse plus fine, qui doit inclure les équipes RH, les managers et éventuellement les psychologues du travail et des intervenants extérieurs.
La prise en charge de la santé mentale en entreprise fait face à plusieurs obstacles : manque de temps consacré à l’accompagnement des salariés, contenus proposés trop génériques, peu ciblés, qui empêchent les salariés de se sentir vraiment concernés, tabou et stigmatisation qui rendent la libération de la parole compliquée, etc. Face à ces difficultés, l’Intelligence Artificielle peut être une bonne solution et permettre de bénéficier de mesures d’accompagnement hautement personnalisées.
Grâce à ses analyses, l’IA peut en effet identifier des schémas de stress ou de fatigue propres à chaque salarié et proposer des recommandations adaptées : alertes sur la surcharge de travail, suggestions de pauses aux moments opportuns ou accès facilité à des ressources spécifiques.
Les chatbots et assistants virtuels peuvent également se montrer particulièrement utiles, en orientant les collaborateurs vers des ressources appropriées à leurs problématiques.
À travers des études récentes, on envisage même les chatbots comme un outil thérapeutique à part entière. Les chercheurs Michael Heinz et Nicholas Jacobson ont en effet réalisé le premier essai clinique d’un chatbot thérapeutique en utilisant l’IA générative, et les résultats sont plutôt encourageants. 106 personnes, souffrant de dépression, d’anxiété ou de troubles de l’alimentation, ont participé à cette étude, et on a pu constater une réduction de 51 % des symptômes pour les participants avec dépression, de 31 % pour l’anxiété généralisée et de 19 % pour les préoccupations liées au corps et à l’image. Les participants ont par ailleurs déclaré avoir la même confiance en ce chatbot qu’en un thérapeute humain.
À savoir : une étude menée par la revue HBR (« How People Are Really Using Gen AI in 2025 ») estime que le premier cas d’usage de ChatGPT d’OpenAI en 2025 est la santé mentale (therapy and companionship), preuve que le besoin de parler sans peur est immense.
Si d’autres études méritent d’être menées pour vérifier ces résultats, l’IA (sous toutes ses formes) montre qu’elle peut offrir un soutien utile, notamment pour les collaborateurs qui n’ont pas un accès immédiat à un professionnel, et qui se sentent plus à l’aise dans le cadre anonyme qu’offre l’IA. Toutefois, une supervision clinique et humaine reste indispensable : l'Intelligence Artificielle ne vient pas remplacer un thérapeute ou un manager, mais s’inscrit comme un outil complémentaire dans la gestion de la santé mentale au travail.
Il semblerait donc que l’Intelligence Artificielle, dans un cadre protégé et protecteur des données de ses utilisateurs, soit un outil envisageable pour améliorer la santé mentale au travail, mais dont il faut encore évaluer l’impact.
Dans le même temps, il paraît légitime de se demander si cette technologie est réellement sans risques. Voyons quels sont les dangers et les défis à relever, pour un usage sain et efficace de l’IA au travail.
Crainte face à la protection et à la confidentialité des données personnelles
L’IA repose sur l’analyse de volumes importants de données, parfois sensibles, ce qui soulève des inquiétudes légitimes sur la confidentialité. Si les salariés peuvent s’interroger sur l’usage qui est fait de leurs données personnelles – qui y accède, dans quel but, comment les consulter –, ces craintes traduisent aussi un besoin d’acculturation à l’IA et à ses mécanismes.
Mais au-delà de l’individu, c’est l’entreprise elle-même qui est exposée : en l’absence de cadre clair, les informations internes (données stratégiques, RH, opérationnelles) risquent d’être diffusées sans contrôle. Il devient donc essentiel pour les organisations de s’emparer du sujet, de sensibiliser leurs équipes et de mettre en place des règles strictes d’usage, afin de sécuriser les données tout en apaisant les inquiétudes des collaborateurs.
Les performances de l’Intelligence Artificielle et sa montée en puissance dans les entreprises peuvent présenter un risque d’anxiété chez les collaborateurs.
La crainte d’être remplacé par la technologie peut nourrir un sentiment d’insécurité professionnelle. Avec l’automatisation croissante des tâches répétitives et même de certaines fonctions intellectuelles, les salariés peuvent redouter que leur poste devienne obsolète. Il en résulterait alors une prétendue mais redoutée substitution de leur travail par la machine ou bien une obligation de développer de nouvelles compétences.
Cette incertitude quant à l’avenir peut générer un stress chronique et une diminution de la motivation. Certains collaborateurs peuvent se sentir contraints d’adopter un rythme effréné pour prouver leur valeur face à la technologie, ce qui accroît le risque de surmenage, de stress, de fatigue, etc. D’autres, au contraire, peuvent tomber dans une forme de résignation, estimant que leurs efforts seront vains face à l’inéluctable avancée technologique.
Si la pression liée à la productivité n’est pas nouvelle, l’introduction de l’intelligence artificielle dans certains outils de suivi du travail l’intensifie. Les algorithmes d’IA permettent désormais une analyse fine et en temps réel de multiples indicateurs de performance : rythme de production, respect des délais, efficacité sur des micro-tâches, temps passé sur chaque activité, etc.
Ce niveau de précision peut donner aux salariés l’impression d’être constamment observés, évalués, voire comparés à des standards algorithmiques déshumanisés. Cette forme de surveillance algorithmique renforce le sentiment de contrôle permanent, le niveau de pression, et peut accroître le stress ou l’anxiété au travail en incitant à une performance sans relâche. Une analyse perçue comme intrusive risque également de détériorer la relation de confiance avec les salariés, surtout quand cela touche à des questions de santé mentale.
Si l’IA peut décharger les salariés de certaines tâches répétitives pour qu’ils se concentrent sur des missions plus intéressantes et à forte valeur ajoutée, elle peut aussi engendrer une surcharge cognitive.
Comment explique-t-on cela ? Notamment parce qu’une bonne utilisation de l’IA implique de se former : il faut apprendre comment s’en servir, comment en faire un usage à la fois éthique et performant, s’adapter constamment à l’évolution rapide des outils IA, etc. Autant d’éléments qui viennent s’ajouter à la charge de travail existante et ainsi augmenter la charge cognitive.
Alors que l’IA devient incontournable dans de nombreux secteurs, les spécialistes de la santé mentale au travail doivent se demander comment l’intégrer au bénéfice de la performance et du bien-être, tout en étant capable de prévenir et de gérer les situations anxiogènes que l’IA génère. Voyons les mesures clés pour une intégration sereine et progressive de cette nouvelle technologie en entreprise, à travers la formation, la communication, ainsi que des parcours et programmes plus personnalisés.
La méconnaissance et les préjugés sur l’IA sont à l’origine des peurs et de l’anxiété des collaborateurs face à l’arrivée de cette nouvelle technologie.
Pour lever ces inquiétudes, une communication claire et transparente est essentielle. Les entreprises doivent expliquer les objectifs poursuivis par l’intégration de l’IA, ses implications concrètes pour l’organisation et les collaborateurs, ainsi que les bénéfices attendus. Cette vision claire et bien définie réduit l’anxiété liée aux spéculations et aux doutes, tout en favorisant un climat de confiance.
Il est également pertinent d’instaurer des espaces d’échange où les salariés peuvent poser leurs questions, exprimer leurs craintes et partager leurs expériences. Ces moments de dialogue favorisent une meilleure appropriation des changements et renforcent la confiance.
Enfin, la formation joue un rôle clé. Au-delà de l’apprentissage technique des outils d’IA, des formations sur la gestion du changement en entreprise peuvent aider à mieux vivre cette transition. Proposer des formations pour acquérir de nouvelles compétences, voire se reconvertir si certaines missions sont automatisées, permet aussi de transformer l’IA en une opportunité d’évolution plutôt qu’en une menace.
L’un des autres prérequis à une intégration réussie de l’IA est une culture d’entreprise axée sur le bien-être au travail. Dans un tel cadre, les collaborateurs savent qu’ils peuvent compter sur leurs collègues, managers et équipes dirigeantes pour être bien accompagnés.
Cela passe par une écoute active des inquiétudes, un management bienveillant et la mise en place de dispositifs de soutien, comme des cellules d’accompagnement psychologique ou des programmes de gestion du stress.
La solution de bien-être au travail de teale est également un outil incontournable dans votre démarche d’amélioration de la santé mentale des salariés, y compris lorsqu’il s’agit de s'emparer des défis et des opportunités que présentent l’IA. Sous la forme d’une application, mais aussi à l’aide de conférences et de suivis avec des experts de la santé mentale, cette solution permet aux salariés de prendre soin d'eux, d'apprendre à mieux gérer leur stress, à être plus assertifs et à faire face à des périodes de doute et d'incertitude.